miércoles, 3 de febrero de 2016

Rabelais


Parmi les différents livres qui se trouvaient dans le carton, plusieurs avaient pour auteur Rabelais. (Dont vous avez au côté la représentation picturale)
Je me suis alors pris de curiosité pour cet écrivain aux idées révolutionnaires pour son temps.



J’ai ainsi découvert que Rabelais était un fervent partisan de l’ Évangélisme. Ce courant religieux, à forte coloration humaniste, et dans l’héritage de l’humanisme chrétien incarné par Érasme, se caractérisait par sa volonté d’épurer la religion catholique en prenant les saintes Écritures comme seul fondement du christianisme. Il s’opposait ainsi logiquement aux ambitions temporelles des papes, qui embrassaient souvent les voeux ecclésiastiques pour mieux favoriser leurs carrières. Évidemment, les évangéliques, protégés en France par Marguerite d’Angoulême dite “Marguerite de Navarre”, soeur de François Ier, aspiraient à une transformation profonde des mentalités et des institutions.

Justement, dans le livre Gargantua, un passage particulier a attiré mon attention pour la critique sévère effectuée par Rabelais à propos du comportement des moines réguliers. Il s’agit du chapitre XXVII où apparaît la figure particulière de Frère Jean, moine atypique qui défend à lui tout seul le clos son abbaye, tandis que ses coreligionnaires sont paralysés par la peur et l’inaction. En faisant de Frère Jean un héros, Rabelais a voulu dénoncer la mollesse du clergé, son inaction voire son inutilité dans la société, ce qui, au XVIème siècle, était assez osé!

On voit tout d’abord dans le début de l’extrait, lors de la description de Frère Jean des Entommeurs, qu’il y a un portrait en creux des autres moines. Frère Jean est beau, agréable, propre, drôle, intelligent mais sans être pédant. Il s’autorise quelques libertés: la table, la boisson, le rire, et les dames visiblement… mais surtout la liberté de pensée et de critiquer ses supérieurs. Bref, il ne respecte ni ses voeux d’obéissance, ni ses voeux de chasteté, et ne recule pas devant le blasphème, qu’il trouve charmant. 
Et de fait, il ravit l’assemblée composée par Grandgousier, Gargantua et Ponocrates, qui vont jusqu’à se demander comment il est possible que d’habitude, les prêtres gâtent toute compagnie, laissant entendre que d’habitude, les moines catholiques sont comme déjà morts et sclérosés, ce que le lecteur avait déja vu lorsqu’ils s’étaient enfermés pour prier leur ridicule “impetum inimicorum” pendant l’assaut des ennemis, dans l’espoir de conjurer l’issue néfaste de la bataille. Leur prière ridicule, déformée par les modulations du chant grégorien, prend évidemment une dimension satirique, dans la mesure où Rabelais dénonce l’inaction des prêtres qui prennent à la lettre la mission que leur réserve la société d’ancien régime: prier pour tous les ordres. Ici les prêtres prient bien sûr parce que c’est leur mission, mais surtout parce qu’ils sont rongés par la peur. 
Rabelais défend donc un clergé actif, engagé, viril, à l’image de Frère Jean qui frappe les ennemis “de son bâton de la croix”. Les contemporains de Rabelais ont crié au blasphème, mais je crois que la satire est encore plus puissante que le blasphème dans ce passage. Frère Jean incarne l’image véritable de la chrétienté selon Rabelais, le prêtre qui vit dans le monde, dans la vie, et non reclus et privilégié. 
Pour appuyer son propos, rendre sa satire encore plus efficace, Rabelais décide d'utiliser le registre épique pour créer l'héroïsation de Frère Jean. Ce héros va jusqu'à tous les massacrer avec une croix, en ne laissant absolument aucun survivant malgré que certains l'ait supplié. Il va très loin, mais c'est pour rire et l'auteur joue içi sur le deuxième degré. L'hyperbolisation sert à frapper les esprits pour les faire réfléchir sur un sens et non pas juste écrire une scène de violence.


Gargantua est un ouvrage d‘éducation, un apologue qui est impreigné d’irrévérence religieuse car Rabelais y fait la critique cachée du clergé, de son inutilité, de son inaction. La figure de Frère Jean lui permet de développer une réflexion sur l’inanité d’un corps religieux et d’après lui, la solution c’est une réforme religieuse par l’Evangelisme.

C’est à travers le carnavalesque que Rabelais rend son oeuvre comique et tente d’échapper à la censure. Mais le fait d’avoir exprimé son opinion et satirisé le clergé dans son roman, il subit plusieurs censures tout au long de sa vie:

    En effet, en 1532, il publie, sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier, le roman Pantagruel mais dès 1533  ce dernier est condamné par la Sorbonne. Heureusement, sa réputation de médecin lui vaut la protection de l’évêque de Paris, Jean Du Bellay, futur cardinal.

En 1534, il publie son deuxième roman carnavalesque, Gargantua, qui sera censuré par la Sorbonne en 1543. Mais grâce à son poste de « maître des requêtes du Roi », il obtient en 1545 un privilège de François Ier pour imprimer librement ses livres pendant dix ans.

Le Tiers Livre est jugé obscène et censuré par la Sorbonne, à l’égal de Pantagruel et de Gargantua. Pourtant, il sera protégé et publié en 1546.

En 1550, Rabelais obtient du roi Henri II un privilège pour la réimpression de ses ouvrages.

Rabelais passa sa vie à défendre ses idées à travers ses romans, il fut à chaque fois censuré mais grâce à ses relations avec le pouvoir, il put éviter la censure et publier ses livres jusqu’à sa mort en 1553.







. Le temps était encore ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a esté de mon âge rendue ès lettres [...] Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, grecque, sans laquelle c'est honte que une personne se die savant, Hébraïque, Chaldaïque, Latine ; les impressions tant élégantes et correctes en usance, qui ont été inventées de mon âge par inspiration divine [...]

François Rabelais, Les Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, chap. 8, 1532

1 comentario:

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